French Tech : vers une année record pour les levées de fonds

Les startups françaises ont levé 1,7 milliard d’euros au premier semestre. C’est quasiment autant que l’ensemble de l’année 2016 (1,8 milliard d’euros). Sur douze mois, l’année 2017 devrait voir les levées de fonds grimper à plus de 3,5 milliards d’euros, pour plus de 700 opérations. Un record.

La French Tech en route vers un nouveau record. D’après une étude de l’américain CB Insights, spécialiste du recoupement de données sur les startups et l’innovation, les startups françaises ont vécu le meilleur semestre de leur histoire, tant au niveau du nombre d’opérations (355) que des montants levés (2 milliards de dollars, soit 1,7 milliard d’euros).

C’est quasiment autant que l’ensemble de l’année 2016, qui marquait déjà un record avec 508 opérations et 2,1 milliards de dollars levés (1,8 milliard d’euros). Il est donc certain que 2017 battra très largement 2016 sur tous les tableaux. CB Insights projette ainsi 716 opérations d’ici à la fin de l’année, pour un montant total de 4,1 milliards de dollars levés (un peu moins de 3,5 milliards d’euros).

Nombre de deals et montants levés, la French Tech enchaîne les records

Dans le détail, les deux premiers trimestres battent chacun un record différent. De janvier à mars, 188 startups tricolores ont levé des fonds, effaçant le précédent record en volume du 3e trimestre 2016 (150 deals), sans toutefois impressionner au niveau des montants levés (586 millions de dollars ou 495 millions d’euros, en baisse par rapport aux deux derniers trimestres de 2016).

Le deuxième trimestre, quant à lui, s’impose très largement comme le meilleur trimestre historique de la French Tech en valeur, avec 1,45 milliard de dollars levés (1,2 milliard d’euros), soit près de trois fois plus qu’au premier trimestre, et ce, avec moins d’opérations (167 contre 188). Mais il faut noter que la moitié de cette somme provient des trois levées les plus importantes du trimestre, à savoir la licorne de Roubaix OVH (400 millions d’euros), le constructeur parisien de data centers Data4 Group (250 millions d’euros), et le spécialiste de Lannion des réseaux bas débit pour l’Internet des objets Actility (70 millions d’euros).

Mais OVH et Data4 Group ont obtenu ces fonds par refinancement de la dette. Un type d’opération financière qui n’est pas toujours intégré dans le calcul des levées de fonds. C’est pourquoi le montant indiqué par CB Insights pour le premier semestre 2017 (1,7 milliards d’euros) diffère de celui de la récente étude de la banque d’affaires britannique Clipperton, qui pointe un total de 1,3 milliards d’euros pour la France au premier semestre… ce qui constitue tout de même un record.

La France derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne

Malgré cette différence méthodologique, les deux études s’accordent toutefois sur un point : malgré davantage de deals, la France reste derrière l’Allemagne au niveau des montants levés, et perd sur les deux tableaux face au Royaume-Uni.

Malgré le Brexit, Londres confirme sa position de leader européen, à la fois en valeur (3,6 milliards d’euros levés selon CB Insights) et en volume (511 opérations). En deuxième position, l’Allemagne présente 232 opérations pour un montant total de 3 milliards de dollars. Contrairement à la France, les deux pays ont bénéficié de plusieurs « méga-deals »  (levées institutionnelles supérieures à 100 millions d’euros), notamment la startup britannique Improbable, spécialisée dans la réalité virtuelle (450 millions d’euros, plus grosse levée européenne de l’histoire) et la Foodtech allemande Delivery Hero/Foodora (387 millions d’euros).

Au deuxième trimestre, en revanche, la France dépasse l’Allemagne sur les deux tableaux (188 levées pour 1,2 milliard d’euros contre 112 levées pour 1,1 milliard d’euros. Mais le ticket moyen reste plus faible dans l’Hexagone (7,3 millions d’euros) qu’au Royaume-Uni (8,7 millions) et en Allemagne (9.7 millions).

Le secteur Internet domine largement

Dans le détail, le secteur Internet domine les levées de fonds, avec 62% des opérations au premier trimestre, et 68% au deuxième. Le secteur informatique arrive en deuxième position, avec 24% des levées au T1, 11% au T2, suivi par les secteurs du logiciel, du mobile et des télécommunications, de l’électronique et de l’industrie.

Parmi les secteurs qui progressent le plus par rapport au deuxième trimestre 2016, les startups de l’Internet ont signé 231 deals pour 631 millions d’euros, contre 178 deals et 557 millions d’euros au deuxième semestre 2016. Actility (70 millions) en est la tête d’affiche. Les investissements dans les marketplaces progressent aussi (27 deals, 77 millions d’euros au S1 2017, contre 20 deals pour 50 millions d’euros au S2 2016), même si la plus grosse levée, NaturaBuy, s’élève à seulement 11 millions d’euros.

Les levées de JobTeaser (15 millions), Talent.io (8 millions) ou encore Clustree (7 millions) propulsent les startups évoluant dans les ressources humaines sur le devant de la scène. Les investissements sont en revanche soutenus dans les startups de l’intelligence artificielle (49 millions d’euros contre 44 millions au S2 2016), mais s’effondrent d’un tiers dans l’ad tech.

Trois « exits » dont deux rachats et une entrée en Bourse

Outre l’ouverture de Station F à Paris, le plus grand campus de startups au monde, le premier semestre 2017 a également été marqué par plusieurs « exits », c’est-à-dire la revente d’une pépite ou son entrée en Bourse, ce qui permet à ses investisseurs de « sortir » du capital et de réaliser un juteux retour sur investissement.

Comme au semestre précédent, il y en a eu trois : le réseau social Zenly, revendu à Snapchat pour un montant compris entre 300 et 350 millions de dollars, la place de marché publicitaire Teads, acquise par Altice (SFR) pour 285 millions d’euros, et le spécialiste des robots industriels Balyo, qui a décidé de s’introduire en Bourse sur Euronext.

Le Top 10 des levées de fonds françaises

Voici les dix plus importantes levées de fonds françaises du premier semestre (hors financement par la dette):

  • Actility, Internet des objets, 70 millions d’euros (avril)
  • Oodrive, logiciels, 65 millions d’euros (mars)
  • Ivalua, logiciels, 59 millions d’euros (avril)
  • Vestiaire Collective, e-commerce, 58 millions d’euros (janvier)
  • Blade, informatique dans le cloud, 51 millions d’euros (juin)
  • Algolia, internet, 45 millions d’euros (juin)
  • Vivet Therapeutics, biotech, 37,5 millions d’euros (mai)
  • GuestoGuest, tourisme, 33 millions d’euros (mars)
  • Frichti, Food Tech, 30 millions d’euros (mai)
  • Doctolib, internet, 26 millions d’euros (janvier)
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